29 janvier 2016, c’est le grand jour. Direction le bloc opératoire.
Depuis le temps que je souhaitais lui faire subir une chirurgie. Car j’ai souvent souffert de devoir le supporter (ou l’inverse, de me supporter, souffrir j’ai dû).
Et voilà le coupable !!
Hé oui, avouez qu’il n’est pas beau et qu’un petit lifting, relookage, que sais-je, ne lui ferait pas de mal ; en tout cas, cela me ferait du bien, car vous vous en doutez, marcher avec ça dans les baskets, cela révèle soit d’un sado-masochisme paroxystique, soit d’une destinée en forme de chemin de croix.
Et pourtant, il y a encore un an, je vivais heureux, gambadant inconscient dans les champs (c’est pour l’image, car je vis en pleine ville, mais « gambader inconscient en pleine ville » me semblait une tournure risquant de m’emmener vers une opération du pied, mais aussi nécessitant une explication allant au-delà du socle, plus près des étoiles).
Mon orteil d’alors ressemblait à un orteil noyé dans la masse des orteils (12 milliards si on ne tient compte que des pieds humains). Et chance, le gauche était lui aussi dans le même état « banal ». Ce qui fait que mes pieds me rendaient tout à fait heureux.
J’étais un bienheureux des pieds !
Mais les casseurs d’ambiance et annonceurs d’apocalypse ont raison, il faut profiter du moment présent car nul ne sait de quoi est fait l’avenir (même eux, mais ils préfèrent l’imaginer noir).
Tarse Diem !!
Et puis soudain, cet ongle décida de pousser autrement… passant d’une forme parabolique concave à une forme parabolique concave (petite précision qui a son importance, avec une concavité nettement plus accentuée).
La conséquence, elle est facile à deviner, cet ongle dit « en pince », en pince pour ma chair, car il s’y enfonce avec délice !!
Incarné qu’il est !!
Et là commence quelques mois de souffrance et d’acceptation d’un mal qui m’enverra dans quelques heures au bloc.
L’opération
29 janvier, direction Antony.
Le RV est à midi. Evidemment, rien avalé depuis la veille ; il faut dire que l’accès à cet orteil se fera sous anèsthésie générale avec une petite piqûre spéciale pour le pied droit.
Comme prévu, à 12 heures tapantes, un brancardier me récupère en tenue de combat (je parle de moi… prêt pour l’intervention). Déposé à la glacière (le couloir des accès aux blocs). On commence par la piqûre au pied. Pas agréable, mais efficace ; 1/4 d’heure après, mon pied est totalement éteint.
Petite attente et direction au bloc. Peu d’échanges, il faut dire qu’on me cloue le bec assez vite avec une autre injection qui me laissera totalement « ailleurs » ; Pendant ce temps, on doit s’acharner sur cet orteil avec scalpels, pinces et autres instruments de torture…. TANT MIEUX !! … il m’a assez cassé les pieds (je sais…facile… mais je vous rappelle que je suis dans le potage… et la case humour doit être fermée).
13 h : salle de réveil, je me réveille. C’est rapide
Tiens désormais je chausse du 60 !!
Ou plutôt, je ne chausse plus et je me prépare à une sortie « claquettes » !!
Qui dit chirurgie ambulatoire, dit sortie rapide et 3 heures après (après une maigre collation pour un forfait inhospitalier de 18 €) me voilà sur le départ…. retour maison.
Le lendemain, samedi, un infirmier venu fort aimablement à mon chevet, me retire cet « hénaurme » pansement gonflé d’un sang séché (c’est que ça saigne un orteil) pour laisser place à un pansement dont la taille, si elle me laisse augurer la station debout, reste malgré tout trop présent pour être enveloppé dans une chaussure.
Et dire que lundi je vais travailler, bonjour le look !
Au niveau de la douleur c’est tout à fait supportable, d’autant que je carbure au DAFALGAN et à l’IXPRIM.
Aller travailler pose le problème du déplacement ; avoir mal au pied pose le problème du déplacement.
Aussi je ne vous surprendrai pas en vous indiquant que j’avais un problème de déplacement.
J’ai finalement opté pour la collection hiver-été de chez Camper. Un style audacieux alliant bon et mauvais goût.
Et c’est ainsi chaussé que je passa mes 10 premières journées suivant l’opération, évitant en toutes circonstances tout contact extérieur avec mon orteil et prenant garde à tout instant d’une rencontre imprévue avec un quelconque obstacle.
Cette thérapie fit son effet et mon orteil retrouva petit à petit une allure… enfin presque.
3 semaines se sont écoulées depuis l’opération et si cet orteil présente un look encore très convalescent, il ne me fait pratiquement plus souffrir (de temps en temps un rappel à l’ordre,mais…).
Prochaine étape, les deux mois à venir.
Comment va-t-il se comporter à la repousse ?
2 mois plus tard
Comme tu le vois, ce pauvre orteil a triste mine et à première vue, il ne semble pas avoir totalement récupéré.
Et pourtant, tout laisse croire que l’opération est un succès. Désormais, cet ongle raboté sur les côtés, semble pousser droit devant, toujours un peu bombé, mais sans venir taquiner les chairs enfin apaisées de mon orteil.
Et s’il continue ainsi, je pourrai enfin reprendre la bonne marche de mes activités déambulatoires, insouciant dans mes baskets !!